13 millions. C’est le nombre de vêtements d’occasion vendus chaque mois sur Mercari au Japon. Un chiffre brut, sans fioriture, qui en dit long sur la mutation du commerce vestimentaire. Derrière chaque transaction, des parcours, des stratégies, une économie parallèle qui s’organise à l’ombre des circuits traditionnels. Mercari s’impose ainsi comme un acteur-clé d’une révolution silencieuse, celle de la revente à grande échelle.
Le mercantilisme : origines, principes et contexte historique
Mercari, ce nom qui résonne désormais bien au-delà du Japon, s’est taillé une place de choix parmi les plateformes de revente. Fondée à Tokyo en 2013, l’entreprise a rapidement étendu ses ramifications au Japon, aux États-Unis et au Royaume-Uni. Les habitudes varient d’un pays à l’autre, mais la ligne directrice demeure : faciliter la vente et l’achat de vêtements d’occasion. La mode occupe le devant de la scène, portée par l’essor ininterrompu de la seconde main et une industrie qui ne cesse de se transformer.
Sur ce marché dynamique, Mercari croise le fer avec des noms qui pèsent lourd : Vinted, Leboncoin, eBay, Zalando, Amazon. Tous rivalisent d’ingéniosité pour capter l’attention d’utilisateurs en quête de bonnes affaires ou de pièces uniques. Ici, la marketplace n’est pas qu’un simple espace d’échange : chaque vêtement mis en ligne porte en lui un récit, chaque vente contribue à redéfinir la notion même de valeur, qu’elle soit matérielle ou affective.
Pour comprendre ce succès, il faut regarder du côté de la transformation profonde de l’industrie : la montée en puissance d’une consommation plus responsable, la volonté de générer un revenu supplémentaire, et la digitalisation des usages. Mercari et ses concurrents déplacent les lignes de la mode, relient Tokyo à Paris ou New York, et brouillent la frontière entre acheteurs, vendeurs et collectionneurs.
Pour mieux situer Mercari, voici quelques repères :
- Mercari : plateforme de revente née à Tokyo en 2013
- Implantations : Japon, États-Unis, Royaume-Uni
- Concurrents majeurs : Vinted, Leboncoin, eBay, Zalando, Amazon
- Spécialité : vêtements et accessoires de mode
Le commerce en ligne des vêtements devient de plus en plus dense et sophistiqué. La revente s’internationalise, structurée par l’innovation constante des marketplaces et portée par l’appétit grandissant des consommateurs pour la seconde main.
Pourquoi le mercantilisme a-t-il façonné la théorie du commerce international ?
Mercari et ses homologues ne sont pas nés d’une simple opportunité technologique. Leur fonctionnement s’ancre dans une logique ancienne : maximiser les gains, orchestrer les flux, surveiller chaque euro qui circule. À chaque vêtement vendu, c’est la mécanique du commerce international qui se rejoue, avec son obsession pour l’accumulation et la circulation des richesses.
Le modèle C2C (de consommateur à consommateur) redistribue les cartes. Chacun peut devenir sa propre cheffe d’entreprise, gérer son stock, optimiser ses frais de livraison, calculer ses marges. Mercari prélève une commission oscillant entre 5 % et 15 % sur chaque vente : un pourcentage qui pèse dans la balance de la rentabilité. Le panier moyen atteint 68 €, et la marge brute s’établit entre 45 % et 65 %.
Réussir une vente sur Mercari ne s’improvise pas. Il faut garder un œil sur le taux de retour (entre 18 % et 26 % dans la mode), stimuler le taux de réachat (28 % à 32 % par an), et ajuster en permanence le coût d’acquisition client. Les marketplaces génèrent jusqu’à 25 % du volume de ventes pour les débutants, preuve d’un modèle où la logistique et l’excellence du service client font la différence.
À l’heure du numérique, la théorie du commerce international prend une dimension nouvelle. Chaque vendeur, chaque acheteur, devient un rouage d’un marché mondialisé, propulsé par une application mobile, un site web, une campagne de marketing digital bien pensée.
Comprendre les enjeux et les limites du mercantilisme aujourd’hui
L’économie circulaire s’invite dans le débat. Les plateformes de revente, Mercari en tête, mettent en avant l’argument écologique : moins de production textile neuve, moins de déchets, des vêtements qui vivent plusieurs vies. Selon l’ADEME, acheter en seconde main permettrait d’éviter l’émission de 25 kg de CO₂ par an. Mais tout n’est pas si simple. La surconsommation guette. Certains achètent pour revendre, puis rachètent à nouveau : la boucle peut devenir sans fin.
La rentabilité n’est pas automatique. Dès que l’activité prend de l’ampleur et que la motivation devient financière, le cadre légal s’impose. Statut de micro-entrepreneur, déclaration des revenus, TVA : rien n’est laissé au hasard. Les plateformes transmettent les données à l’administration fiscale si les seuils sont franchis. L’achat-revente ne s’improvise pas.
Pour clarifier les enjeux, voici les points à surveiller :
- Impact environnemental : l’empreinte carbone diminue, mais le volume d’échanges doit rester sous contrôle.
- Professionnalisation : formations dédiées (par exemple chez Profimy Académie), compétences logistiques, marketing, gestion des stocks.
- Encadrement : régulation accrue, exigence de transparence, lutte contre les pratiques non déclarées.
Dominique Roux-Bauhain s’est penchée sur ces transformations. Les chiffres sont clairs : la revente façonne de nouveaux comportements, révèle les tensions internes du système, et met à nu les paradoxes d’une économie qui rêve d’être vertueuse… sans toujours réussir à l’être.
Au fil des ventes, Mercari et les autres plateformes dessinent une nouvelle carte du commerce vestimentaire : plus rapide, plus mobile, mais pas moins complexe. Reste à savoir où cette vague de seconde main nous mènera, entre mirage d’un marché infini et quête sincère d’un modèle plus durable.


